Un problème touchant essentiellement les femmes dont elles n’osent pas parler ….
Un trouble qui touche 1 femme sur 2 chez les plus de 65 ans : Les fuites urinaires.
Un sujet encore très tabou qui est diagnostiqué souvent après plusieurs années de gêne et de silence …. Les fuites urinaires (ou incontinence urinaire) sont de différentes natures et apparaissent en moyenne vers l’âge de 38 ans, on dénombrerait environ 4 millions de femmes atteintes dans leur quotidien par cette incontinence urinaire, soit un nombre supérieur au nombre de cas d’Alzheimer (estimé à 860.000).
La peur de s’hydrater entraine un risque d’infection
Au quotidien, cette affection aux apparences bénignes engendre une série de conséquences et a un retentissement général sur l’état de bien-être de la femme : la conséquence première est que la femme va moins s’hydrater pour limiter les envies d’uriner et là, elle entre dans un cycle infernal qui est que moins d’hydratation conduit à une série de nouveaux troubles de type : augmentation des malaises (en cas de fortes chaleurs mais aussi par mauvaise régulation de la tension artérielle surtout pour les plus de 60 ans), pouvant entrainer des chutes secondaires, voire des fractures (col du fémur) ce qui causent une immobilisation et une perte d’autonomie dans 60 % des cas (après 6 mois), un risque d’infections urinaires accru par manque de drainage des voies urinaires (assuré par la consommation suffisante de boissons en général et d’eau en particulier). Il existe d’autres moyens de se débarrasser des bactéries entrant dans le corps mais la voie urinaire est une porte de sortie majeure car il faut savoir que plus de 95% des bactéries sont éliminées par les urines, ce qui assure une certaine asepsie de l’organisme.
Une qualité de vie altérée
Une autre conséquence va être l’installation ou l’aggravation d’un transit perturbé conduisant à la constipation, autre affection très « féminine » qui peut littéralement « miner » le quotidien et est à la source de perturbations au niveau digestif, psychique et être à la base d’une dégradation générale de l’état de santé (avec des douleurs, des migraines, des hémorroïdes, du stress, de la fatigue,…).
La qualité de vie sera ainsi altérée et l’on voit la cascade de conséquences qui peut démarrer de cette simple incapacité à retenir ses urines de manière efficace.
La femme pourra inconsciemment repousser et supprimer certaines sorties, par appréhension, entrainant une perte de liberté et de liens sociaux, si essentiel avec l’âge avançant.
Il ne faut donc pas laisser s’installer ce trouble et au vue de son apparition précoce, la prévention aura toute sa place pour y remédier car il existe un ensemble d’actions et de techniques pour ne pas laisser la situation se dégrader.
Les fuites urinaires : une perte de tonicité
Les fuites urinaires sont plurielles en effet, sur le plan physiopathologie, il existe 3 formes :
- l’incontinence urinaire d’effort (IUE), survenant à l’occasion d’une élévation de la pression abdominale non précédée d’une sensation de besoin d’uriner,
- l’incontinence urinaire par impériosité (IUI), appelée aussi d’urgence ou par hyperactivité vésicale, caractérisée par une miction incontrôlée précédée d’un besoin urgent d’uriner,
- l’incontinence urinaire mixte (IUM), associant chez une même personne les deux formes précédentes.
Comment cela se manifestent-elles ?
Notre vessie est une poche élastique qui retient l’urine, ses fibres musculaires appelées « détrusor » commencent à diminuer vers l’âge de 30-35 ans, suite notamment à la grossesse, ce qui va rendre la vessie instable. Ces apparitions sont liées à des facteurs externes comme l’envie d’uriner quand on touche l’eau, quand on entend la pluie tomber ou encore avec le froid. L’activité du sphincter (muscle rond fermant la vessie) va perdre petit à petit son contrôle, des douleurs fugaces peuvent apparaitre dans le bas ventre.
Puis la perte de tonicité va accompagner ces troubles, accentués aussi au moment de la ménopause : le périnée (ensemble des muscles du bassin formant le plancher pelvien) est baigné d’hormones, les œstrogènes qui assurent la souplesse, le tonique des tissus et leur hydratation. Au moment de la ménopause, la baisse ostrogénique va entrainer une perte de tonicité de la paroi vaginale qui va instaurer un état d’irritation de la vessie.
Si de surcroit, il y a une constipation installée de manière chronique, la vessie sera « enflammée » et donc instable, elle ne pourra plus assurer son rôle de rétention de l’urine. On a donc affaire ici à l’incontinence à l’effort : les pertes urinaires se feront sentir au moindre toussotement, rire ou éternuement, par surpression de la vessie.
Les circonstances de survenue sont alors multiples : éternuements, pendant un effort ou une activité physique, avant d’aller aux toilettes, durant le sommeil et parfois sans causes. La fréquence peut aussi être variable de 1 fois par semaine à tout le temps, selon le ressenti des femmes (1).
Ce risque d’incontinence a plusieurs facteurs : il augmente avec l’âge, le surpoids, l’accouchement, la constipation, la ménopause précoce, les antécédents d’opérations de la zone pelvienne (bassin). On observe, par exemple, qu’une perte de 8 kgs améliore de 40% l’incontinence urinaire (1).
Elle peut aussi évoluer vers d’autres troubles (cystites, infections vaginales) ou cacher d’autres pathologies comme le diabète ou une atteinte neurologique (Parkinson, la sclérose en plaques).
Donc, on comprend mieux l’intérêt de prévenir le plus tôt possible cette affection qui altère le quotidien de nombreuses femmes, obligées pour quasi 50% à recourir régulièrement au port de protections (2). D’en parler aussi à son médecin car il est possible de faire un bilan urodynamique (bilan d’environ 1h), afin de vérifier la nature de l’incontinence et d’adapter ensuite la conduite à tenir.
Car cela n’est en rien une fatalité et tout est question de prévention et de démarche active pour remédier à ce problème, trop souvent passé sous silence.
Il y a des solutions (rééducation, traitement, chirurgie) mais aussi … et c’est une bonne nouvelle, il y a des solutions naturelles : en naturopathie, on proposera d’associer une hygiène alimentaire à d’autres techniques naturelles (exercices musculaires) car on l’aura compris le sujet est tabou mais n’est surement pas à prendre à la légère.
Concrètement, que faire pour prévenir cette incontinence ? Les solutions naturelles :
- Entrainer sa vessie à retenir l’urine autant que possible en retardant le moment d’aller aux toilettes. Pas de passage préventif aux toilettes, la vessie est un muscle qu’il faut entrainer régulièrement, ni de « forçage intempestif ».
- Faire le bilan de sa consommation de boissons pour déceler celles qui peuvent poser problème et ajuster son volume à ses besoins (trop de boissons ou des boissons excitantes comme le thé, le café, l’alcool).
- Réduire autant que possible les ennemis de l’incontinence que sont le tabac, le surpoids, les exercices physiques inadaptés (provoquant une hyperpression intra-abdominale tel que le jogging, le tennis, le saut à la corde) et pratiquer plutôt des techniques douces type Pilate, natation, marche, yoga, exercices de gainages.
- Pratiquer des exercices pour renforcer le périnée : après un accouchement dans le cadre de la rééducation post-partum mais aussi dès que les premiers signes d’incontinence (voir le site : Comment faire les exercices de Kegel: 16 étapes – wikiHow).
- Lutter contre la constipation en adoptant une alimentation riches en fibres, (fruits et légumes), en antioxydants et vitamines naturelles qui vont limiter le stress oxydatif au niveau cellulaire : la vitamine E dans l’huile de germes de céréales, le beurre, les œufs, les asperges, les légumes à feuilles vertes (épinards, choux, salades…), noisettes, noix du Brésil, avocat, les sardines, les huiles alimentaires BIO vierge de 1ère pression à froid (noix, lin, carthame, germe de blé, tournesol). La vitamine C dans les fruits, légumes à feuilles vertes, le persil, les choux, le poivron.
- Limiter les aliments acidifiants : tel que le café, le thé, le chocolat, les édulcorants (tel l’aspartame qui est diurétique), les produits industriels raffinés, les produits laitiers, la viande rouge, les crevettes, les abats, le soja, les agrumes, la tomate. Rétablir l’équilibre acido-basique : en consommant des aliments basifiants à faible indice PRAL (légumes, fruits), adoptez les jus de légumes bio frais (à l’extracteur), pensez à l’avocat, la banane, les oléagineux (amandes, noix, noisettes…), les fruits secs, les graines germées (lire Guide de l’équilibre acide-base – Florence Piquet – ed.Th.Souccar).
- Les techniques de respiration, de relaxation, de visualisation, la sophrologie, le massage « bien-être » pour gérer son stress (qui va stimuler tous les muscles et notamment en contractant ceux de la région abdominale) et pour apporter de la détente globale (en mobilisant le diaphragme), réduire les tensions et les états d’instabilité ou d’irritabilité.
- Le massage du périnée avec une huile (Arnica de Weleda par exemple pour assouplir et nourrir) notamment en période de grossesse et post-partum.
- Les Elixirs floraux peuvent être alors d’un soutien précieux pour limiter les états anxieux, d’hyperexcitabilité (ex : complexe « détente corporelle » Deva n°3).
- Une technique ancienne et efficace : le bain dérivatif (voir livre de France Guillain le bain dérivatif qui consiste à faire des affusions d’eau fraiche sur la zone du périnée pour décontracter les fascias et faire circuler le sang et la lymphe, particulièrement en période post-accouchement.
Ces pistes de réflexion ont pour but d’éveiller pour ne pas se sentir démunie ni attendre trop que la gêne impacte votre vie de tous les jours. Donc pensez à la prévention et consulter si nécessaire pour mettre en place une stratégie à long terme.
- Conférence Santé – organisée par la commune de Vitry S/Seine sur les « fuites urinaires) du 07/03/2016.
- Données INSERM – Enquête de 2007 sur 2183 femmes suivies en consultations générales dont 584 ont déclarées souffrir de fuites urinaires.
Il est possible d’entraîner un peu sa vessie pour éviter les fuites urinaires. Par exemple, on peut boire six à huit verres par jour et retarder le moment de la miction lors d’une envie pressante. Ce sera un peu inconfortable. Il est bien de faire cet exercice chaque jour en retardant chaque fois un peu plus le moment de la miction.En savoir plus sur:http://incontinence-urinaire.confort-domicile.com/