Elle attise toutes les curiosités et est en même temps lance le débat de sa « légitimité ». On me demande souvent en quoi cela consiste donc voici en quelques lignes un éclaircissement sur ce qu’est l’iridologie et ce qu’elle n’est pas.
Un peu d’histoire :
Elément majeur du bilan de naturopathie, l’iridologie trouve ses racines dès l’Antiquité : les Egyptiens auraient été les précurseurs de cette technique (le Musée du Caire montre des globes oculaires en céramiques présentant des marques sur l’iris et la sclérotique (blanc de l’œil)).
Partant du principe que l’œil est le reflet du corps et de l’âme, c’est au départ une technique d’observation empirique. Plus récemment, un jeune médecin hongrois Ignatz Von Peczely (1826-1911) développe une étude des yeux suite à ses observations sur une chouette blessée, il dressera pour la première fois une « carte » des zones iriennes. Différentes écoles voient ensuite le jour en Allemagne puis aux USA, la carte encore utilisée aujourd’hui majoritairement est celle de Bernard Jensen (1908-2002) et celle d’André Roux. En France, l’iridologie moderne nous vient du Docteur Léon Vannier et André Roux qui publiera en 1986 « introduction à l’iridologie ».
Qu’est-ce au juste que l’iridologie ?
C’est une lecture rapide et externe (non intrusive et indolore) de la partie colorée de l’iris qui apporte des informations précieuses au naturopathe pour son bilan de vitalité. Composante du bilan, l’iridologie n’est en rien un outil de diagnostic, elle ne permet pas de déceler ni de nommer une pathologie. Elle rend compte de l’état du système nerveux, de l’état de l’appareil digestif, de l’état des émonctoires (ou organes d’éliminations); elle permet de situer le sujet au niveau de sa vitalité générale, de préciser les types de surcharges qui encombrent son organisme.
Elle permet de préciser la constitution d’une personne (c’est-à-dire ses caractères héréditaires donc ses prédispositions). Elle fournit des informations quant aux besoins de la personne, ses souffrances, ses forces et ses faiblesses pour permettre d’orienter une cure et un programme d’hygiène de vie globale.
L’analyse est posée selon la carte irienne utilisée qui présente 90 zones réflexes, à l’identique de la réflexologie plantaire ou palmaire, elle permet de mettre en correspondance une marque avec une zone organique.
Un geste simple pour une évaluation globale de l’état de santé:
C’est un moyen d’évaluer la vitalité : considérer comme un moyen de prévention, il n’a aucune valeur médicale, ne peut en aucun cas remplacer un diagnostic médical ni se substituer à un examen médical classique.
Comment ça marche ?
L’œil, constitué de différentes parties, est une sphère creuse, fonctionnant comme un appareil photo. La partie qui nous intéresse en iridologie est l’iris (couronne de tissu conjonctif composée de fibres musculaires qui réduisent et augmentent le diamètre de la pupille), son contour (ou frange pupillaire) est issu du tissu nerveux (la rétine). Très innervé (30.000 fibres nerveuses) sur 2 cm2, il est soumis au système nerveux végétatif (orthosympathique et sympathique) et ainsi reflète l’état du système nerveux de la personne.
Il existe dans l’iris 5 couches de tissus aux fonctions particulières : une couche limitante antérieure (transparente), une couche vasculaire et nerveuse (appelée stroma) qui contient des cellules chromatophores (ou pigmentaires qui donnent la couleur aux yeux), une couche musculaire et une couche limitante postérieure. Les différentes colorations observées dans l’iris proviennent du travail des macrophages (cellules auto-nettoyeuses) qui dégradent les nutriments et donnent des couleurs spécifiques qui peuvent révéler des inflammations, des signes d’acidité ou de troubles de digestion (sucres, acides uriques) ou d’intoxication aux métaux toxiques.
Il existe 3 constitutions selon la couleur de l’iris qui donnent des prédispositions, des tendances à développer certains troubles ou certaines surcharges qui peuvent être à l’origine de maladies : l’iris bleu, l’iris marron et l’iris mixte.
C’est une approche holistique dans le sens où elle prend la personne dans son ensemble et considère ses dispositions sur le plan physique, énergétique et émotionnel.
Le naturopathe peut utiliser différents outils de lecture : depuis la loupe manuelle à fort grossissement (éclairante), à l’iridoscope connecté qui permet en instantané de photographier l’iris ou d’un iriscope (loupe binoculaire) permettant une lecture rapide et sans photographie.
En résumé :
Le naturopathe observe avant tout la couleur de l’iris pour déterminer le terrain et la constitution, son relief et sa luminosité pour évaluer la vitalité du moment, la présence de colorations, tâches ou nébulosités qui donnent des informations sur les surcharges en présence et les éliminations des émonctoires et certains signes particuliers qui complètent l’analyse.
La limite de cette technique est bien connue : aucune datation possible des signaux de souffrances (passé ou futur), des zones de lecture réduites qui peuvent compliquer l’analyse donc pas de vérité absolue, toute information observée est confronté aux ressentis et au vécu de la personne.
L’analyse de l’iris permet ainsi de poser un bilan et déceler les causes d’une souffrance ou d’une pathologie sans pouvoir la nommer précisément ; le naturopathe pourra choisir la cure la plus adaptée à la personne, au moment de la consultation et proposer un programme d’hygiène de vie global reposant sur tous les aspects de la vie de la personne à replacer dans son contexte individuel et reflet du moment.
Sources : http://www.decitre.fr/livres/manuel-pratique-d-iridologie-9782702904978.html
Livre : Iridologie, manuel pratique de Peter Jackson-Main (le Courrier du Livre).